Revenons maintenant aux différentes processions qui se sont perpétuées jusqu‘à nos jours.
A granitula :
Il s’agit d’une procession qui visait à sanctifier un lieu.
Le terme granitula est le même que celui qui désigne un coquillage marin, le bigorneau, car la procession appelée granitula reproduit dans son tracé la forme exacte de sa spirale.
Sous la conduite du massier ( il s’agit en faite du Mazzeru qui porte un marteau en signe de son autorité. A noter la présence du marteau comme dans la mythologie scandinave. Ce qui tente à démonter l’origine très ancienne de cette cérémonie.
Sous sa conduite la procession s'enroule sur elle-même jusqu'à former un point compact; puis elle se désenroule jusqu'à former un cercle qui tourne sur lui-même et finalement se défait.
Cette méthode de sacralisation par le martèlement de tous les participants était, sans aucun doute, le prélude d’une cérémonie importante, comme cela se passe dans des rituels analogues de part le monde et bien au delà de la méditerranée. Malheureusement, il ne nous est resté que la procession dans nos traditions populaires. Mais cela n’invalide en rien le fait que nos ancêtres avaient des pratiques religieuses très poussées et que ces pratiques se sont perpétuées longtemps après que le christianisme soit devenu la seule religion autorisée.
A cerca :
Le jour de la fête patronale du village, les hommes prenaient les reliques dans l’église,  et partaient en procession dans le village et ensuite dans le maquis.
Le prêtre de la paroisse ne prenait pas part à cette procession. Il attendait dans l’église que les reliques lui soient ramenées.
Que cherchaient les hommes de ce village ?
Si il s’agissait d’un lieu, il est fort probable qu’au fil des années, il auraient fini par le trouver. Il devait sûrement chercher autre chose. Une chose qui se déplaçait.
La logique impose que ces hommes, le jour de la fête patronale de leur village, voulaient présenter les reliques à une autorité religieuse importante : l’Orcu. Ils voulaient ainsi, non seulement reconnaître leur véritable chef religieux et aussi lui demander son aide pour que la protection divine soit maintenue pour les leurs.
Le lien avec l’antique religion étant ainsi maintenue, les reliques peuvent retourner dans l’église et remise à la garde du prêtre.
L’Orcu :
Le dernier Orcu est soit disant mort dans les années 1980. cette information a été donnée par un quotidien régional. Information intéressante mais ce journaliste ne s’est pas posé la question de savoir pourquoi c’est le dernier, pourquoi il n’a pas formé de successeur, ni qui étaient ces Orcu. Il devait sans doute s’agir du dernier Orcu connu, mais rien ne peut laisser envisager qu’il fut le dernier. Pourquoi, après s’être perpétués au long des siècles et des persécutions, les tenants de cette antique religion se sont laissés éteindre. Ils n’ont plus pignon sur rue, effectivement, mais je peux affirmer, pour en avoir rencontré depuis, que les Orcu sont toujours vivants.
Avant l’évangélisation chrétienne il y avait un Orcu par pieve ( une pieve était une réunion de plusieurs communes, comme nos canton actuels ). L’Orcu était le responsable religieux de l’antique religion. Il était secondé par un Mazzeru et un Paladinu.
Le Mazzeru était le scientifique, il avait les fonctions de médecin, savant, un peu comme le Vate dans le monde celtique.
Le Paladinu était le Barde et comme lui il connaissait les légendes, était astrologue, et lançait des sentences.  Une joute verbale entre Paladinu est resté jusqu ‘à nos jours avec les ciame respondi.
L’Orcu visitant un village de sa pieve était toujours accompagné de son  Mazzeru. Cette tradition devait devenir une protection pendant l’inquisition, seul le Mazzeru savait ou se trouvait l’Orcu, contraint à prendre le maquis.
Revenons maintenant à la magie corse, à ces pratiques venues de la nuit des temps et qui furent toujours malmenées par l’autorité politico-religieuse. N’oublions pas que le Corse, après la domination romaine deviens un territoire papale. Et aucun pape ne voulu tolérer des pratiques ne dépendant pas de son autorité. Les Orcu, Mazzeru et Paladinu furent  pourchassés et mis à mort.
Les femmes étant moins poursuivies, il fut décidé de leur  donner quelques rudiments de magie afin qu’elles puissent remplacer les hommes. La mamone ( accoucheuse ) servit de paravent et il fut crée les signatore. A charge pour elles de régler les problèmes des habitants de leur village, avant de faire appel, si besoin était,  au Mazzeru, lequel demandant l’aide de l’Orcu si le problème dépassait ses compétences.
MAGIE CORSE   ( suite 2 )
CLIC pour accéder au site
Vous êtes le                                                   visiteur
Ce site
peut         =>
vous aider
compteur
MAGNETISMEGEOBIOLOGIEMAGIE CORSEPENTACLESEXORCISME